par Daniel Lachance | Mai 30, 2025 | Jardin forestier
La forêt est bien plus qu’un simple réservoir de bois. Elle abrite une biodiversité complexe, une richesse écologique insoupçonnée… et possède souvent un fort potentiel nourricier. Dans cette optique, un mariage prometteur se dessine entre traitements sylvicoles traditionnels et mise en valeur des comestibles forestiers. Regard sur cette rencontre fertile. Qu’est-ce qu’un traitement sylvicole ? Un traitement sylvicole est une intervention planifiée qui vise à orienter le développement d’un peuplement forestier. Il a comme objectif soit son renouvellement, soit l’augmentation de son rendement en volume. Ces interventions ciblent uniquement la strate végétale supérieure — les arbres. On distingue trois grandes catégories de traitements sylvicoles : Les traitements favorisant la régénération naturelle (laisser la nature reprendre ses droits, avec un coup de pouce) Les traitements de régénération artificielle (plantation de nouvelles espèces) Les traitements d’éducation (sélection et éclaircie pour favoriser les sujets en fonction de nos objectifs) Un écosystème nourricier en devenir Au-delà du bois, un écosystème forestier possède un potentiel nourricier : c’est-à-dire une capacité écosystémique à développer des populations de comestibles forestiers. Celui-ci peut inclure des PFNL déjà présents (champignons, petits fruits, plantes médicinales…) qu’il suffit de bonifier par diverses interventions ciblées ou encore permettre l’introduction de nouvelles cultures de comestibles adaptées. C’est la définition même d’un jardin forestier. Faire converger productivité et comestibilité Pour une gestion forestière holistique, il est important de comparer le traitement sylvicole envisagé du point de vue conventionnel au potentiel nourricier de l’écosystème. Cette lecture croisée permet d’envisager des scénarios d’aménagement intégrés, qui maximisent à la fois le rendement en bois et la diversité comestible de la forêt. L’intervention ne doit donc pas...
par Daniel Lachance | Mai 8, 2016 | Jardin forestier
L’état de santé de nos érablières sucrières nous inquiète. Plusieurs causes sont généralement mentionnées et admises pour expliquer le déclin des grands érables. Parmi celles-ci figure la réduction de la biodiversité végétale par la suppression, soit des arbres compagnes de la strate arborée: bouleaux blancs, bouleaux jaunes, hêtres à grandes feuilles, soit l’éclaircissement abusif voire la suppression du sous-bois arbustif. Nos érablières sont actuellement en profond déséquilibre. En misant uniquement sur l’individu en l’occurrence l’érable à sucre , nous avons oublié d’observer l’évolution de la santé globale de l’écosystème qui s’est dégradée au fil du temps. Nous tendons à soumettre la nature à la satisfaction de nos uniques besoins, simplifiant le plus souvent la structure générale de la forêt, alors que la vie, elle, tend vers une complexité structurale allant la plupart du temps croissante: multipliant les niches écologiques, favorisant la cohabitation harmonieuse de la flore, de la macrofaune, de la microfaune, des bactéries, des champignons. Jardiner une érablière sur les bases de la permaculture végétale Les principes d’aménagement de nos érablières sont trop souvent basés sur le concept de compétition entre les individus. Or, les espèces végétales collaborent, s’entraident et travaillent aussi en fonction de la communauté végétale. Les relations qu’ils entretiennent entre eux sont importantes et vont bien au-delà de la compétition. Et c’est à ce niveau qu’il nous faut amorcer la réflexion menant à de nouveaux concepts d’aménagement. Aménager une érablière dans cet esprit pourrait bouleverser complètement les pratiques forestières auxquelles nous sommes habituées. Il ne s’agirait plus ainsi de sélectionner certains arbres en tenant compte uniquement de leur potentiel économique mais de travailler au bien-être entier de l’écosystème en...