Sylviculture et productions nourricières
Traitements sylvicoles et potentiel nourricier
Un traitement sylvicole est une intervention qui a comme objectif de diriger le développement d’un peuplement forestier. Il vise généralement soit son renouvellement, soit l’augmentation de son rendement. Son intervention est surtout orientée vers la strate végétale supérieure: celle constituée par les arbres.
Les traitements sylvicoles peuvent être classés en trois catégories: les traitements favorisant la régénération naturelle, les traitements de régénération artificielle et les traitements d’éducation.
Le potentiel nourricier d’un écosystème forestier représente la capacité d’une forêt naturelle à accueillir un jardin forestier. Cela peut se traduire par la présence en sous-bois de PFNL intéressants, qu’il suffit de bonifier ou par la possibilité d’y introduire des cultures importées de comestibles ou de végétaux médicinaux.
Dans un écosystème en régénération avancée, nous considérons le potentiel nourricier de celui-ci en fonction des PFNL présents et de la possibilité de développer ce potentiel en jardin forestier.
Par extension, nous pourrions estimer le potentiel nourricier d’un écosystème mature, en fonction de la possibilité qu’il offre, de stimuler l’émergence spontanée de PFNL gastronomiques: framboises, bleuets, noisetier à long bec… par le biais de coupes de superficie contrôlée.
C’est en évaluant le potentiel nourricier de l’écosystème forestier et en le comparant au traitement sylvicole correspondant au stade évolutif de la forêt que nous pouvons juger de la possibilité de les voir converger vers un tout harmonieux. Selon les écosystèmes forestiers, plusieurs scénarios d’aménagement peuvent être élaborés.
Quoi qu’il en soit, une stratégie d’intervention bien menée, visant la mise en valeur combinée du bois et du potentiel nourricier doit tenir compte de l’ensemble du développement des strates végétales: les arbres, les arbustes, les plantes herbacées et les champignons sauvages, sans oublier la régénération du peuplement forestier.
Mycosylviculture: un exemple de productions combinées
La mycosylviculture désigne l’ensemble des interventions dans un écosystème forestier visant à la fois une production optimisée de champignons symbiotes gastronomiques et de bois de qualité. Nous savons depuis plusieurs années que les champignons gastronomiques les plus recherchés (cèpes, lactaires délicieux, chanterelles communes entre autres) fructifient davantage dans des peuplements aménagés et éclaircis.
La mycosylviculture fait appel aux outils traditionnels de la sylviculture, mais la lecture écosystémique qu’elle requiert, inclut les relations mycorhiziennes qui unissent les champignons symbiotes présents à la strate végétale supérieure que l’on s’apprête à aménager.
À ce stade, il est important de connaître la nature des relations symbiotiques qui solidarisent par les racines, les arbres et les champignons présents dans la forêt, de même que l’écologie des symbiotes qui sont visés par nos travaux.
Ces précieuses informations vont venir s’ajouter et modifier la prescription sylvicole initiale de plusieurs façons, notamment:
- pour un traitement d’éducation, elles vont influencer le choix des espèces à préserver, le pourcentage de prélèvement des arbres et la structure finale de la forêt;
- lors de travaux de reboisement, elles vont diriger le choix des espèces à implanter en vue de créer la biodiversité nécessaire à d’abondantes fructifications…
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