par Daniel Lachance | Sep 23, 2025 | Jardin forestier, PFNL, Écoforesterie
Quand j’ai fondé le Chêne aux pieds bleus, il y a 12 ans maintenant, j’entrevoyais alors, mais de façon très imprécise, les bases d’une foresterie alternative où les objectifs de celle-ci seraient revus au profit, non pas de l’industrie forestière, mais de l’homme et de la femme comme habitant de leur forêt. Une forêt par ailleurs respectée comme il est d’usage de prendre soin du lieu qu’on habite. Une nouvelle approche pour un nouveau paradigme de la forêt privée québécoise Comparons deux visions du monde : la forêt industrielle et la forêt vue comme espace de vie. La forêt industrielle vise à produire de la matière première destinée à être usinée et transformée sous différentes formes dérivées du bois. Dans cet esprit, la sylviculture vise à faire pousser les arbres le plus rapidement possible afin d’atteindre cet objectif marchand et la forêt est perçue comme un réservoir de matière ligneuse. La forêt vue comme espace de vie vise prioritairement à créer des lieux vivants. Le bien-être et la santé humaine, la production de nourritures sont mis de l’avant par différentes approches respectueuses de l’ensemble des constituantes de l’écosystème forestier et des limites permises par l’écologie du lieu. Aller se promener en forêt devient ici l’unique impératif auquel il est très facile de se soumettre puisque toutes nos stratégies pointent vers cet objectif. Je vous propose dans ce texte, d’examiner trois types d’aménagements qui respectent cette vision d’une foresterie qui à mon avis, devrait prédominer en forêt privée. La forêt mycologique : un jardin forestier aménagé pour maximiser la récolte de champignons sauvages La forêt mycologique représente une nouvelle approche en aménagement...
par Daniel Lachance | Juin 22, 2018 | PFNL
Lorsque je dois faire un inventaire de comestibles sauvages en vue d’établir des sites de cueillette, tant sur les terres privées que sur les terres publiques, cela m’oblige parfois, afin de maximiser mes déplacements sur le terrain, à choisir parmi les écosystèmes présents ceux qui m’apparaissent être les plus pertinents à visiter. Nous retrouvons des plantes comestibles sauvages dans presque tous les écosystèmes agroforestiers du Québec. Mais d’après mon expérience, certains écosystèmes sont plus intéressants que d’autres en raison de deux critères : l’abondance d’espèces dans l’écosystème concerné et le potentiel gastronomique des comestibles sauvages que l’on y trouvent. Voici donc mes coups de cœur pour des cueillettes assurées de comestibles de qualité. Érablière sucrière L’érablière sucrière représente mon écosystème préféré pour sa capacité très grande à accueillir la biodiversité végétale; il peut facilement être transformé en jardin forestier de comestibles ou de végétaux médicinaux (voir à ce sujet, l’article intitulé Éveillez le potentiel de votre érablière par la biodiversité. Mais l’érablière sucrière est aussi un écosystème très riche en comestibles indigènes dont certains ont une très grande valeur gastronomique. Espèces caractéristiques de cet écosystème : Strate arborée : chêne bicolore, érable à sucre, érable rouge, hêtre à grande feuilles; Strate arbustive : noisetier à long bec, ronce odorante; Strate herbacée : aralie à grappes, aralie à tige nue, asaret du Canada (gingembre sauvage), cardamine carcajou, érythrone d’Amérique, uvulaire à grandes fleurs, violette et bien sûr, ail des bois; Écosystème ouvert et semi-ouvert sur sol moussu de sphaigne (bord de lac/pessière noire/mélèzin/cédrière) J’ai regroupé sous cette appellation plusieurs écosystèmes plus ou moins parents dont la caractéristique commune est de posséder un sol moussu de...